Guide de voyage
Porte de l’Amazonie
Colombie
Cette immense région adossée à la Cordillère des Andes comprend les départements de Putumayo, Caqueta, Guaviare et Guainia. Elle regorge de rivières et de cascades et présente une incroyable diversité d’écosystèmes mélangeant vastes forêts, plaines et formations géologiques étonnantes. C’est un magnifique terrain de jeu pour les amoureux de nature, d’activités de plein air et d’observation de la faune et la flore.
Nous explorons la Colombie à la recherche des meilleures agences locales du pays, afin de créer un réseau fiable d’experts et d’obtenir des informations pertinentes et inédites pour chaque destination. Notre objectif ? Te permettre de tomber amoureux de la Colombie en toute simplicité.
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Florencia
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GÉNÉRALITÉS
Un incroyable mélange de cultures, de flore et de faune.
Cette partie de la Colombie n’a pas de nom officiel. Nous l’avons inventé pour t’aider à organiser ton voyage. Elle fait partie de la région naturelle de l’Amazonie colombienne, mais est également limitrophe des Llanos orientaux (Guaviare et Guainia) et des Andes (Caqueta et Putumayo). Il s’agit d’une région à la fois isolée du reste de la Colombie et relativement accessible par route ou par avion.
La superficie totale des 4 départements est d’environ 240 000 km, soit la taille du Royaume-Uni.
Grâce à sa situation géographique, cette région est un paradis pour les amoureux de la nature. Et tu seras probablement l’un des seuls touristes à profiter de cette flore et de cette faune incroyables, car il s’agit d’une région récemment ouverte au tourisme. C’est aussi une région traversée par de puissants fleuves et située à l’extrémité du bouclier guayanais, ce qui donne des vues saisissantes. La population indigène y est très présente, ce qui se traduit par le rapport des habitants à la nature et l’utilisation plus fréquente des médecines traditionnelles.
En résumé, il s’agit d’une zone idéale pour les aventuriers qui souhaitent découvrir la biodiversité et la culture de l’Amazonie tout en profitant à la fois d’autres types de paysages.
C’est une région où il fait toujours très chaud et humide. En règle générale, il pleut beaucoup plus entre avril et octobre. Voici des périodes clés:
- Mini-version de Caño Cristales: Juin – Nov.
- Mavicure et ses plages de sable blancs: Déc-Mars
- La fôret innondée de Guainia: May – Oct.
S’agissant de départements récemment ouverts au tourisme, il existe peu d’infrastructures d’accueil et d’information. Le moyen le plus simple d’en profiter au maximum (et d’économiser du temps et de l’argent) est de passer par une agence locale, qui s’occupera de toi dès ton arrivée. 4 à 5 jours suffisent généralement pour explorer la destination comme il se doit.
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Fleuves, rivières COLORÉES et cascades
Les eaux de la cordillère des Andes traversent cette région pour se jeter dans l’Amazone.
Si, comme moi, tu adores te baigner au pied des cascades, ou mieux encore, les descendre en rappel, alors dirige-toi vers les département de Putumayo et Caqueta. Vers Mocoa, tu trouveras des cascades emblématiques comme la Cascada Fin del Mundo ou Hornoyaco et vers Florencia, tu pourras profiter de la vue depuis la Cascada Anayacito.
Le rafting et le tubing ne sont pas aussi répandus que dans les environs de Medellin ou de San Gil, mais il y a de quoi se divertir un petit peu.
D’ancien FARC à San Vincente del Caguan te permettent de faire du rafting sur le superbe Rio Pato (edit 2024 : impossible pour l’instant pour des raisons de sécurité), et depuis Florencia, tu peux faire du tubing sur une partie du fleuve Caqueta.
Crois-moi, il y en a pour tous les goûts. La force de l’eau et de l’érosion a créé des canyons somptueux et mystérieux, comme ceux de Mandiyaco et de Portales de la Fraguita, ainsi que des piscines naturelles, comme les pozos naturales de San José del Guaviare.
Mais ce n’est pas tout ! À Caño Sabana, la célèbre plante aquatique Macarenia Clavigera (la même qu’à Caño Cristales) colore le lit de la rivière en rouge pendant la saison des pluies. Et dans le Rio Atabapo (vers Inirida), c’est l’eau elle-même qui est rouge et claire, grâce au tanin contenu dans les racines des arbres. C’est également dans ce coin de Colombie que 3 énormes fleuves se rejoignent pour se jeter dans l’Orénoque, formant un phénomène connu sous le nom d’Estrella Fluviale.
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Nature
Une biodiversité unique au monde.
Rien que dans le Caqueta et le Putumayo, on compte plus de 1000 espèces d’oiseaux (soit 10% des espèces de la planète). Je ne connais pas de lodges spécialisés dans l’observation des oiseaux dans cette région pour le moment, mais certains guides locaux commencent à avoir d’excellentes connaissances, avec une liste précise des espèces que l’on peut observer. En fonction de ce que tu recherches et de ton niveau d’espagnol, le plus simple est d’organiser une excursion avec une agence à Bogotà.
Il n’est pas facile d’observer les animaux dans la jungle, et je n’aime pas mettre en avant les lieux où les animaux sont gardés en captivité. Mais le CEA de Corpoamazonía (institution dédiée à la protection de l’Amazonie), près de Mocoa, est différent. Il s’occupe des animaux victimes du commerce illégal ou de la chasse et qui ne sont pas en état d’être relâchés dans la nature. C’est là que j’ai vu mes premiers tapirs et le Pirarucu—le plus grand poisson à écailles de rivière du monde.
Il existe des visites organisées à heures fixes, des musées et des panneaux explicatifs pour t’aider à en savoir plus sur cette flore et cette faune incroyables—tout est en espagnol.
Il s’agit d’une région de Colombie où se rencontrent les Andes, les llanos orientaux, le bouclier guayanais et l’Amazonie.
Outre les grands fleuves qui serpentent au cœur d’une jungle luxuriante, on y trouve de célèbres tepuys (hauts plateaux avec des falaises abruptes) tels que les Cerros de Mavecure et le parc national de Chiribiquete (fermé au public).
Ces sols singuliers ont également donné naissance à des formations rocheuses particulières, dont certaines ressemblent à des villes abandonnées, ou à des grottes profondes et inexplorées, comme dans le parc national de Los Guacharos.
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Culture & Histoire
Une culture indigène très présente.
Entre le trafic de caoutchouc, les massacres idéologiques, les missionnaires ecclésiastiques et la culture de la coca, les indigènes de la région n’ont pas eu la vie facile.
Certaines communautés vivent isolées et se mélangent peu (comme c’est le cas dans le Guaviare), tandis que d’autres mettent en place des programmes pour préserver ces traditions et les enseigner aux visiteurs.
J’ai été agréablement surprise par les activités menées lors de mon séjour dans les cerros de Mavecure (enseignement de la chasse et de la pêche traditionnelles, de la fabrication de la farine de yuca), et par la relation étroite que les habitants du Putumayo entretiennent avec les médecines ancestrales.
Les peuples autochtones d’Amazonie ont toujours entretenu une relation étroite avec la nature. Certaines personnes, appelées Taitas, ont les connaissances nécessaires pour effectuer des traitements à base de plantes afin de purifier le corps et l’esprit.
Il peut s’agir de cérémonies utilisant le Yage (Ayahusca), le Mambe (tabac) ou le Kambo (application sur la peau du poison d’une grenouille). Il est important de considérer ces médecines ancestrales comme une forme d’introspection, et non comme une activité récréative, et de le faire avec des personnes de confiance.
La vallée de Sibundoy, dans le Putumayo, est régulièrement citée comme un lieu où se déroulent ces cérémonies.
En raison de leur éloignement, ces départements ont beaucoup souffert du commerce illégal de la coca. En fait, ce n’est que depuis les accords de paix de 2015 que les voyageurs peuvent s’y rendre sans crainte. En conséquence, de nombreux paysans et anciens guérilleros sont revenus à la « vie normale » du jour au lendemain.
Le gouvernement a mis en place plusieurs programmes pour les aider à lancer des projets de tourisme responsable, afin de générer de nouvelles sources de revenus pour la région. En raison de la corruption et du manque d’efficacité, ces programmes n’ont pas eu l’effet escompté, mais il y a eu quelques réussites.
Les exemples les plus frappants sont les anciens membres des FARC qui ont lancé leur entreprise de rafting à San Vincente del Caguan, ou les différentes fincas (fermes) qui accueillent les touristes dans le Guaviare.
Les environs de San José del Guaviare abritent de superbes peintures rupestres qui, selon les premières études, remontent à 12 000 ans. Les animaux et les actes de la vie quotidienne sont clairement visibles. Les sites les plus connus sont Cerro Azul et Nuevo Tolima.
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EXPÉDITIONS DE PLUSIEURS JOURS
La meilleure manière de profiter de chaque département est de faire appel à une agence locale qui s’occupe de tout.
Les expéditions autour de San José del Guaviare changent en fonction de la saison des pluies ou de la saison sèche.
Les aventures qui se déroulent tout au long de l’année comprennent des promenades dans des réserves naturelles privées pour voir des cascades, des rochers aux formes mystérieuses (Puerto de Orion, Ciduad de Piedra, Los tuneles) et des peintures rupestres.
Je préfère y aller pendant la saison des pluies, car tu pourras aussi voir la rivière rose de Caño Sabana et te baigner dans les pozos naturales.
Aujourd’hui encore, les Cerros de Mavecure restent l’une des meilleures expéditions auxquelles j’ai participé en Colombie.
Ces impressionnantes montagnes de granit noir, hautes de plusieurs centaines de mètres, sont isolées au milieu d’une jungle infinie et accessibles uniquement par bateau.
Au programme : ascension du plus petit cerro pour admirer la vue, excursions en bateau sur des rivières impressionnantes, activités culturelles au sein de la communauté indigène et détente sur des plages de sable blanc. Ces paysages spectaculaires m’ont donné l’impression d‘être sur une autre planète. Complètement époustouflant.
Mocoa est un véritable paradis des cascades—même si, entre nous, je préfère celles dans le département du Meta.
Des agences locales proposent des circuits de 3 à 5 jours pour découvrir les sites les plus connus, comme la Cascada fin del Mundo, La Honda, Salto del Indio, la réserve naturelle Donde se Oculta el Sol et le canyon de Mandiyaco.
Pour éviter de t’ennuyer avec un plan un peu répétitif (les cascades, c’est cool, mais je ne suis pas un poisson), je te conseille aussi d’intégrer des activités axées sur la nature, comme une visite au CEA ou au Mariposario de Paway (papillon).
Je trouve que l’ambiance à Caqueta est similaire à celle de Putumayo, mais avec un peu plus de diversité dans le choix des activités.
Quant à venir jusqu’ici, il serait dommage de ne pas inclure les activités de rafting proposées à San Vincente de Caguan. Outre la découverte de canyons impressionnants, la population locale te parlera du conflit armé qui sévi depuis 50 ans en Colombie. Outre ces rencontres riches en émotions, tu t’arrêteras au superbe panorama offert par la cascade d’Anayacito (190 m) et à l’étrange Portales del Fragüita.
Edit 2024 : impossible pour le moment de faire du rafting à San Vincente de Caguan pour des raisons de sécurité.
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OÙ DORMIR
Des hotels classiques en villes et des éco-hotel en pleine nature.
Certaines destinations sont si éloignées qu’il n’y a pas d’hôtel. Les voyageurs dorment dans des communautés où des tentes avec des matelas ont été installées pour les accueillir. Ce fut le cas pour moi à Cerros de Mavecure. A quelques mètres de là, nous avions un seau pour la douche et de vrai toilettes qui fonctionnaient bien la plupart du temps.
Ce sont des séjours tout à fait convenables, surtout si on prend en compte la situation géographique du lieu. En contrepartie, tu devras mettre de côté ton petit confort pour quelques jours.
Les grandes villes de cette région commencent à disposer d’hôtels confortables, même si l’on est encore loin des superbes hôtels-boutiques que l’on trouve dans d’autres régions plus touristiques de la Colombie.
Lorsque des agences locales proposent des circuits de plusieurs jours, elles incluent souvent un hôtel « standard » dans leurs tarifs, mais les voyageurs peuvent demander à être surclassés en payant un supplément.
Si tu es sensible à la chaleur et à l’humidité, un hôtel climatisé peut être plus adapté.
Jusqu’à présent, je n’ai pas trouvé d’écolodges qui rivalisent avec ceux de l’Amazonie ou de la côte pacifique. Et aucun ne propose de séjour tout compris. Mais il existe des hébergements atypiques en pleine nature qui valent le coup d’œil.
J’ai particulièrement apprécié les hôtels autour de Mocoa (les cabanes Dantayaco, la cabane Paway, la Posada de Porta del sol) et les écolodges autour de San José del Guaviare (Nukak et Playa Guio).
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MANGER ET BOIRE
Tu y trouveras majoritairement de spécialités Amazonienne—lire notre guide sur l’Amazonie
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TRANSPORTS
Une région isolée, bien que beaucoup plus accessible que le reste de l’Amazonie.
C’est le moyen le plus rapide et le plus simple pour rejoindre les capitales de ces départements. Seules de petites compagnies aériennes les desservent et il n’y a pas de vols tous les jours. Les sites web de ces compagnies se sont nettement améliorés par rapport à ce qu’ils étaient il y a quelques années, mais il se peut que tu n’y aies pas accès si tu te trouves en dehors de la Colombie. C’est ennuyeux, car il vaut mieux réserver ces billets à l’avance pour être sûr de leur disponibilité et obtenir les meilleurs prix.
- Pour rejoindre Florencia: vols depuis Bogota et Cali avec Satena & Clicair.
- Pour rejoindre Villa garzon (Mocoa): vols depuis Bogota avec Satena.
- Pour rejoindre San José del Guavaire: vols depuis Bogota avec Satena et Clicair.
- Pour rejoindre Inirida: vols depuis Bogota ou villaviencio avec Satena.
À l’exception d’Inirida, les principales villes de cette région sont assez bien desservies par le système routier. Il faut simplement être prêt à passer de longues heures dans le bus. C’est une option moins chère que l’avion et plus respectueuse de l’environnement. Le bus de nuit permet également de gagner beaucoup de temps.
- Mocoa est accessible depuis Bogota et Medellin.
- Florencia est accessible depuis Bogota, Cali et Medellin.
- San José del Guaviare est accessible depuis Bogota et Villaviencio.
Dès que l’on s’éloigne des grandes villes, les routes se transforment rapidement en pistes de terre. Le transport public utilisé pour relier les villages est la jeep, où tout le monde s’entasse à l’arrière. Et si tu veux te rendre à des endroits précis, tu devras utiliser un moyen de transport privé. Il peut s’agir d’un tuktuk si le lieu n’est pas trop éloigné, ou d’une jeep.
Une autre option courante consiste à prendre un bateau. Ces trajets sont généralement plus chers (ils consomment plus de carburant) mais beaucoup plus rapides et agréables. J’ai beaucoup utilisé le bateau pendant mon séjour à Guainia.
Il n’est jamais facile de trouver un transport privé à la dernière minute, c’est pourquoi il est conseillé de visiter la région avec une agence locale.
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