Cumbia

La cumbia est un genre musical folklorique et la danse de séduction par excellence, mêlant joie et sensualité. Née sur la côte caraïbe au XVIIe siècle, elle mêle les rythmes musicaux des cultures indigènes, africaines et espagnoles. El Pescador, interprété par l’emblématique Toto La Momposina, est l’un des titres les plus célèbres du répertoire Cumbia.

L’homme, vêtu de blanc avec une écharpe et une ceinture rouges, tourne autour de la femme en s’inclinant, son chapeau à la main. Elle s’amuse à l’ignorer, se déhanchant dans des mouvements gracieux et aguicheurs tout en faisant tournoyer sa jupe blanche à carreaux rouges. Les couples tourbillonnent, échangeant des sourires coquins – lui, enjoué et audacieux, elle, espiègle et flirteuse.

À Noël, la Cumbia remplit les maisons de chansons comme La Colegiala, le classique de Rodolfo Aicardi – tu la connais probablement 😉 Et si tu te rends au carnaval de Barranquilla, tu pourras assister à des concerts de Cumbia en plein air.

Bien qu’originaire de Colombie, chaque pays d’Amérique latine a son propre « style » de Cumbia. C’est pourquoi la musique de Rodolfo Aicardi (Cumbia de style péruvien) est très différente de celle de Toto la Momposina.

Salsa

Née à Cuba dans les années 1930, la salsa est un mélange de rythmes cubains, portoricains et afro-américains. Le mot « Salsa “ (littéralement ” sauce ») traduit bien le caractère fougueux et sensuel de cette danse.

Les Colombiens ont la salsa dans le sang. Personnellement, je ne peux pas résister à son rythme entraînant et séduisant. Les couples s’unissent et se séparent dans un tourbillon hypnotique de pas rapides et rythmés et de mouvements corporels très fluides – c’est vraiment envoûtant !

Maintenant cela ne veut pas dire que tous sont des danseurs, même si la plupart d’entre eux ont probablement été élevés aux rythmes de Joe Arroyo et de Willie Colón.

On danse la salsa dans tout le pays et, dans les grandes villes, on trouve facilement des bars spécialisés. À Medellín, j’adore rejoindre les danseurs à El Tibiri ou à Nueva Guardia sur La 70 (Laureles).

Mais la véritable capitale de la salsa est Cali ! Elle regorge de bars comme Topa Tolondra et MalaMaña, ainsi que d’écoles de salsa. Certaines auberges de jeunesse et certains bars proposent même des cours collectifs gratuits. Les premiers pas sont assez faciles, alors oublie ta timidité et lance-toi !

Pour ressentir l’énergie débordante de la salsa et assister à des spectacles incroyables, va à Cali en décembre pour la Feria.

Salsa Choke

Née en 2008 sur la côte pacifique de la Colombie, la Salsa Choke est une danse urbaine qui mêle salsa traditionnelle, reggaeton et rythmes africains. Elle se danse généralement en solo, souvent en groupe sous la direction d’un leader.

Ce style mêle pas rapides sur les côtés et mouvements fluides des hanches à des figures inspirées du hip-hop, laissant beaucoup de place à l’improvisation. Avec ses rythmes énergiques, il a rapidement conquis toute la Colombie, en particulier Cali.

Une petite anecdote : la Salsa Choke a explosé en popularité après la Coupe du Monde de la FIFA 2014, durant laquelle l’équipe colombienne célébrait ses victoires sur le terrain par quelques pas de Salsa Choke. Tu sais sûrement déjà ce que représente le football pour les Colombiens ! 😉

Pendant ton voyage en Colombie, tu entendras probablement quelques tubes de ce genre musical, comme Bien Pegaito ou Swagga du groupe Cali Flow Latino, l’un des principaux représentants de la Salsa Choke.

Merengue

Né au XIXe siècle en République dominicaine, le Merengue a gagné en popularité en Colombie dans les années 1950. Ce style musical, influencé par les traditions amérindiennes, africaines et européennes, se caractérise par des rythmes mélodiques portés par des instruments à percussion comme la güira, un tube métallique sur lequel le musicien frotte une brosse rigide.

À l’origine danse rurale méprisée par les élites, le Merengue a intégré des sonorités modernes dans les années 1970, avec l’ajout de guitares basses et d’instruments à vent sous l’influence de la Salsa. Aujourd’hui, il est apprécié dans toute l’Amérique latine.

Les pas de base du Merengue sont simples, ressemblant davantage à une marche rythmée. Les couples glissent avec souplesse, effectuant des tours à différentes vitesses accompagnés de voltes amusantes. Tu pourras facilement te joindre à la danse !

Attends-toi à en écouter souvent lors des trajets en bus colombiens. Savais-tu que le tube iconique Suavemente que tu ne peux pas ne pas connaître, ou encore l’incontournable Enamorame, sont des classiques du Merengue ?

Champeta

La danse Champeta est apparue dans les années 1970 dans les quartiers pauvres de Carthagène des Indes, sur la côte caribéenne de la Colombie, au sein des communautés afro-descendantes. Fortement influencée par les rythmes africains, la Champeta a rapidement intégré d’autres styles comme la Salsa et le Reggae.

À l’époque, des haut-parleurs diffusaient la Champeta dans les rues, lui attribuant un rôle social. Cette musique créait une ambiance détendue, offrant un moment d’évasion pour la population confrontée aux problèmes économiques du pays. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a été surnommée Terapia (Thérapie). Avec ses rythmes entraînants, la Champeta se danse en solo sur des pas rapides presque frénétiques, ou en couples étroitement enlacés, leurs hanches se balançant avec fluidité sur un rythme régulier.

Elle a ensuite évolué en un genre musical, porté par des artistes de Cartagena et de San Basilio de Palenque – une ville fondée par des esclaves en fuite et reconnue comme la première ville libre des Amériques. La Champeta exprimant la résilience et les espoirs des communautés afro-descendantes face aux injustices sociales.

Si tu te promènes dans le marché de Bazurto à Cartagena, tu verras sûrement des affiches annonçant les prochains concerts de Champeta en ville.

Bachata

La Bachata est née dans les années 1960 dans les bars et bordels des quartiers pauvres de Saint-Domingue. Inspirée du Bolero, ses rythmes reflétaient la mélancolie et la nostalgie résultant de l’exode rural de l’époque, ce qui lui a valu le surnom de música de amargue (musique de l’amertume).

Autrefois considérée comme vulgaire, la Bachata a évolué grâce à l’introduction d’instruments modernes et de nouvelles influences, gagnant en popularité. Aujourd’hui, elle mêle des thèmes romantiques à une touche sensuelle subtilement érotique.

Danse de couple hautement séduisante, la Bachata est souvent comparée au Tango. Le pas de base consiste en un balancement latéral avec un mouvement rythmique d’avant en arrière. Des jeux de jambes complexes se combinent à des mouvements de bras et des rotations élaborées, l’homme guidant sa partenaire en la serrant de près.

Tu as sûrement déjà entendu au moins un classique de la Bachata—impossible que tu sois passé à côté de Obsession d’Aventura 😉

Vallenato

Le Vallenato est né à la fin du XIXe siècle dans la région de la Magdalena Grande en Colombie, qui correspond aujourd’hui aux département de Magdalena, Cesar et La Guajira. Il mélange la Guacharaca indigène, l’accordéon européen et le tambour africain.

Cette musique colombienne raconte des histoires de la vie quotidienne mêlées à l’imaginaire. L’écrivain colombien Gabriel García Márquez, prix Nobel de littérature, s’en est inspiré pour son roman Cent ans de solitude.

Le Vallenato se danse en couple, sur des pas qui alternent entre mouvements latéraux, avant et arrière. Les danseurs restent proches lors des rythmes lents, puis s’éloignent au fur et à mesure que le tempo s’accélère. Les Colombiens adorent danser le Vallenato en fin de semaine pour se détendre et se lâcher. Pas de retenue—il est même de coutume d’oublier les règles officielles de cette danse.

Tu peux admirer du Vallenato dans les bars de la côte caraïbe ou dans les grandes villes comme Bogotá et Medellín (sur La 70). Sinon, rends-toi au Festival de la Leyenda Vallenata à Valledupar fin avril.

Un classique du Vallenato ? La Gota Fría de Carlos Vives.

Mapalé

Née sur la côte caraïbe de la Colombie, la danse Mapalé trouve ses racines dans la culture africaine, apportée par les esclaves à l’époque coloniale. Sur les rythmes capitivants et endiablés des tambours et des maracas, cette danse festive dégage une énergie contagieuse à laquelle il est impossible de résister.

Tout en exprimant de la joie et un jeu de séduction espiègle, le Mapalé rend hommage à l’héritage culturel des communautés africaines et à la résilience des esclaves face à l’oppression de leurs maîtres. On dit que son nom vient d’un poisson particulièrement vif qui se débat intensément après avoir été pêché.

Cette danse colombienne se pratique en groupe aux costumes éclatants : un simple pantalon pour les hommes et une jupe minimaliste accompagnée d’un bustier pour les femmes. Les danseurs se lancent dans le rythme avec une vitesse impressionnante et beaucoup de maitrise, exécutant des sauts, des mouvements de hanches envoûtants et des balancements de tête effrénés empreints de sensualité, voire d’érotisme. C’est une danse exigeante, qui demande autant de talent que d’endurance !

Si tu es à Cartagena, passe un soir par la Plaza Bolivar—tu pourrais bien assister à une performance de Mapalé en live.

Joropo

Le Joropo, qui remonte à l’époque coloniale, est une danse traditionnelle colombienne de Los Llanos, célébrant la vie rurale et la nature. Son rythme entraînant, inspiré du Fandango espagnol, est porté par des instruments traditionnels comme la harpe et le cuatro (une petite guitare à quatre cordes).

Le Joropo se danse en couple. L’homme porte un ensemble assorti de pantalon et chemise avec un chapeau, tandis que la femme arbore une robe colorée avec une jupe courte et bouffante, semblable à un tutu de ballerine. Tous deux chaussent des espadrilles plates.

C’est l’homme qui mène la danse dans un jeu captivant de séduction. Main dans la main, les partenaires tournoient avec des pas complexes, témoignant d’une incroyable maîtrise, de rapidité et d’élégance. L’homme fait souvent tourner sa partenaire dans une série infinie de pirouettes vertigineuses, tout en frappant vivement le sol du pied, dans un style rappelant le Flamenco. Un spectacle époustouflant !

Si tu es près de Villavicencio (Meta) entre juin et juillet, ne manque pas le Festival International de Joropo, durant lequel s’affrontent les meilleurs danseurs.

Bambuco

Le Bambuco est une danse folklorique traditionnelle des Andes colombiennes. Son origine reste disputée, certains revendiquant un lien patriotique avec le peuple Quechua. Sa mélodie douce et son rythme léger et joyeux sont portés par les sons de la guitare, de la lyre et de la flûte.

Dansé en couple, le Bambuco imite un rituel de séduction. C’est un mélange charmant d’élégance subtile et d’humour. Les hommes tentent de séduire, mais les femmes les repoussent, les évitent, avant d’accepter leur cour en échangeant un foulard ou un chapeau, puis ils finissent par tournoyer ensemble.

Les femmes portent des blouses à larges manches et de longues jupes ornées de volants colorés ou de motifs brodés. Les hommes s’habillent de pantalons noirs, de chemises blanches serrées à la taille, d’un foulard de couleur vive et d’un chapeau. Ils arborent souvent un accessoire symbolisant leur métier local, comme une machette, un tablier ou un carriel.

À Neiva (dans le département de Huila), de fin juin à mi-juillet, le Festival Folclórico y Reinado Nacional del Bambuco est une excellente occasion d’assister à des performances mémorables.

Bullerengue

Le bullerengue, originaire de la côte caraïbe de la Colombie, est une danse aux racines africaines, autrefois pratiquée par les descendants d’esclaves en fuite qui trouvaient refuge à San Basilio de Palenque, près de Cartagena. Elle rappelle beaucoup la Cumbia, selon moi.

À l’origine réservée aux femmes, cette danse reflétait des rites de passage à l’âge adulte pour les jeunes filles et la maternité d’Afrique de l’Ouest. Le rythme du bullerengue est porté par les tambours et la voix chantante d’une femme. De nos jours, les hommes peuvent se joindre à la danse, mais les femmes restent incontestablement les étoiles du spectacle 😉

Traditionnellement, les femmes portent une robe blanche avec une longue jupe fluide et un turban blanc sur la tête, tandis que les hommes sont vêtus de simples pantalons blancs.

Les danseuses exécutent de petits pas rythmés, accompagnés de mouvements sensuels des hanches et de gracieuses ondulations de la poitrine. Elles se croisent, forment des cercles, tournent sur elles-mêmes, jouent avec leurs jupes et accompagnent leur danse de gestes rythmés des mains et des doigts, ponctués de cris. Les hommes, quant à eux, se limitent à un jeu de petits pas et de révérences autour des femmes.

Reggaeton et Perreo

Le Reggaeton est un genre musical et une danse urbaine qui a émergé à Porto Rico dans les années 90. Mélange de reggae, de hip-hop et de dancehall jamaïcain, son rythme entraînant, le célèbre « boom-ch-boom-chick, » est conçu pour te faire bouger et t’amuser.

Le Reggaeton se caractérise par une chorégraphie libre, centrée sur de petits pas répétitifs et des mouvements de hanches plus ou moins suggestifs, similaires à ceux du Perreo. Avec la Champeta, c’est l’un des rares styles de musique en Colombie où l’on peut danser en solo.

Le Perreo, quant à lui, est une danse axée sur la séduction, ou plutôt sur le flirt, avec des mouvements de hanches sensuels que certains critiques jugent carrément obscènes. L’homme se tient très près de sa partenaire, se calant sur son rythme tandis qu’elle bouge ses hanches de manière provocante.

Une querelle divise les reguetoneros et les rappeurs, ces derniers considérant le Reggaeton comme simpliste et vulgaire, refusant de le reconnaître comme un véritable genre musical. Bref, le Reggaeton et le Perreo ne laissent personne indifférent !

À toi de te faire une opinion ! Tu entendras et danseras du Reggaeton partout en Colombie (surtout à Medellín), dans les clubs de plage de la côte caraïbe ou sur la festive Isla Cholón près de Cartagena.

D’ailleurs, tu as sûrement déjà dansé sur les hits des stars colombiennes du Reggaeton : Karol G (Si antes te hubiera conocido), J Balvin (Mi gente), ou Maluma (felices los 4).